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Un café rebelle et zapatiste

« Café du Chiapas cultivé de façon biologique et cueilli avec dignité »

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Le 1er janvier 1994, date d’entrée en vigueur de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain), les sans-terre, les sans-voix, les « oubliés de toujours » que sont les Indiens, descendent des montagnes et, au cri de ¡Ya basta! (Ça suffit !), occupent plusieurs villes du Chiapas, État riche en ressources, où la population est la plus pauvre du Mexique. L’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) apparaît publiquement pour la première fois et, avec elle, tous les Indiens en lutte réclament la dignité, la justice et la démocratie pour tous, la reconnaissance de leurs droits et de leur culture.

Décidés à construire leur autonomie pacifiquement, sans chercher à prendre le pouvoir, et sur la base d’assemblées communautaires, les zapatistes s’organisent en communes autonomes. De nombreuses réalisations pour la mise en place d’une autonomie solide voient le jour – écoles, cliniques, coopératives, transports, agriculture, artisanat – dans une région où la plupart des paysans sont privés des services de base comme l’eau, l’électricité, l’éducation et la santé.

Au Chiapas, la lutte s’organise aussi autour du café :
Yachil Xojobal Chulchan et Ssit Lequil Lum, des coopératives zapatistes

Tous les membres de ces coopératives appartiennent à des communautés indiennes zapatistes en résistance.

 

  

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« Lentement, mais j’avance ». L’escargot, « caracol », surnom des communes autonomes zapatistes.

 

 

 

 

Yachil Xojobal Chulchan, est située dans la zone des Altos, autour de Polhó où ont trouvées refuge de nombreuses personnes chassées de leurs communautés par la violence paramilitaire à la fin des années 1990. Elle comprend environ 700 membres et possède la certification biologique.

Ssit Lequil Lum, « Les fruits de la Terre Mère » en tzeltal, est la toute dernière des coopératives zapatistes. Elle est située dans la région nord du Chiapas, où sont particulièrement actifs les groupes paramilitaires. Elle a choisi de franchir un pas supplémentaire sur le chemin de l’autonomie en refusant toute certification officielle dont les normes, imposées sans discussion avec les producteurs, ne correspondent pas toujours aux réalités locales. Elle développe à l’inverse une certification indépendante avec l’appui d’une université de Veracruz. Ce sont les producteurs eux-mêmes en relation avec des techniciens d’agro-écologie qui définissent la liste des points à certifier. Ne s’arrêtant pas à la récolte, comme la certification biologique, cette auto-certification, qui impose à la fois une culture sans produits chimiques et des normes sur la qualité du travail après la récolte des grains, est validée par les autorités zapatistes.

Une des nouveautés est que les deux coopératives développent de nouveaux projets à la fois pour développer leur infrastructure et diversifier leur production. Les deux coopératives vont construire cette année en 2010-2011 un hangar leur permettant de stocker le café provenant de communautés parfois géographiquement assez éloignées.


Par ailleurs, Ssit Lequil lum a le projet d’exporter dans les années qui viennent les haricots dont ils ont une production excédentaire. Ssit Lequil Lum n’est pas qu’une coopérative de café : elle regroupe l’ensemble des productions de la zone avec l’objectif de répartir la production entre les communautés en fonction des besoins. Toutes les familles n’ayant pas des plans de café, cela permettrait que chacun bénéficie d’un produit qu’il puisse vendre et faire rentrer un peu d’argent.
Yachil Xojobal Chulchan, de son côté, met en place un projet de production de vanille. La vanille, qui est originaire d’Amérique centrale, permettrait là aussi une diversification de la production.
Ces deux projets nous semblent particulièrement importants pour casser la dépendance des producteurs à la monoculture cafetière et permettre que plus de familles zapatistes bénéficient de la possibilité de pouvoir vendre quelque chose.

L’achat du café : une solidarité directe avec les communautés zapatistes

 

Les groupes de solidarité d’Europe et d’Amérique du Nord achètent le café aux coopératives zapatistes à un prix supérieur à celui payé par les intermédiaires (appelés aussi les coyotes par les producteurs locaux !). Cette année, le prix du paquet de 250g sera de 3,20 euros.

À Paris, nous avons crée l’association Échanges Solidaires pour diffuser ce café par le biais d'achats solidaires. Il s’agit d'un café arabica, moulu ou en grains. Outre le prix d’achat supérieur payé au départ aux coopératives, les bénéfices sont entièrement reversés aux communautés zapatistes. Cet argent supplémentaire permet donc de soutenir les producteurs pour qui le café est souvent la seule production vendue (les autres cultures étant d’auto-subsistance) et représente la seule rentrée d’argent pour acheter ce qu’ils ne peuvent produire. Il permet également de soutenir les projets de ces communautés et notamment des projets de santé et d’éducation autonomes.

Afin d’éviter aux coopératives de devoir s’endetter en attendant le paiement de la récolte, nous leur pré-payons la plus grande partie de celle-ci au moment de la commande que nous allons effectuer d’ici à la fin de l’année. C’est pourquoi nous lançons une souscription. Luttons ensemble, buvons du café zapatiste !

  

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Pour plus d’infos :

Site internet où il est possible de commander l'artisanat des coopératives zapatistes: http://produitszapatistes.free.fr

Enfin, si vous souhaitez davantage d’informations sur la situation au Chiapas et à Oaxaca, vous pouvez vous rendre sur le site du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte :
http://cspcl.ouvaton.org.

 

Par les échanges solidaires, nous échangeons nos rêves d'un autre monde. Une manière de joindre nos voix à ce cri de ¡Ya basta! (ça suffit !) venant des montagnes du sud-est mexicain.

En n’oubliant jamais que... la meilleure façon de soutenir l’autonomie zapatiste est de développer ici aussi des pratiques alternatives, horizontales, anti-capitalistes, autonomes!

 

 

 

 

Écrit par La Boucherie CHEVALINE Lien permanent | Commentaires (0)

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